
Trois semaines avant le début du déconfinement fixé au 11 mai, comment l'Institution prépare-t-elle le retour dans les établissements scolaires ?
Des certitudes.
Nous entrons dans une période de congés attendus par tout le monde : parents, élèves et professeurs. Plus d’école à la maison. Les enseignants peuvent donner quelques devoirs. Liens néanmoins autour de la « nation apprenante ». Stages de soutien sur le volontariat durant la seconde semaine de congés.
Le 11 mai 2020 est la date annoncée par le Président de la République comme le début du déconfinement en France.
Si la situation sanitaire se détériorait, la date du 11 mai pourrait être décalée. Le 11 mai est donc un souhait et un objectif important mais pas sous n’importe quelle condition. La précision est, certes, importante et rassurante, mais ouvre bien des hypothèses pour l'avenir.
Interrogée sur les raisons d'une réouverture des écoles à partir du « 11 mai », la Rectrice nous précise que « [Le Gouvernement a considéré qu'un déconfinement pouvait commencer le 11 mai. Le service public dont il s'agit est celui de l'éducation, lequel service a un rôle important auprès des élèves. Certains enfants ou adolescents vivent des situations très compliquées et peuvent se retrouver en danger. Le service public de l'éducation doit fonctionner et non plus en mode "dégradé" avec dans certaines familles des conditions sociales difficiles, une rupture avec l'école] ». Il nous est précisé que l'Institution est sans nouvelle de 2,5 % environ des élèves.
Interrogée sur la différence de traitement entre les élèves et les étudiants, la Rectrice répond. « Les universités accueillent des adultes mais la masse des étudiants bien qu'adultes est plus difficile à canaliser » vis-à-vis des gestes barrières et des précautions. Nous pouvons être dubitatifs. La Rectrice précise que « Rien ne prouve que les enfants soient plus propagateurs du virus que les adultes aujourd’hui ».
D'ici au 11 mai, il se passe donc un petit mois de préparation pendant lequel le Ministre consulte (les associations de parents, les enseignants, les maires, les collectivités territoriales…). Le Rectorat est en visioconférence avec le Ministre trois fois par semaine. Chaque académie recueille les questionnements pour aider le Ministre à prendre ses décisions. L'Education nationale réfléchit donc. Le projet du retour en classe est construit selon l'Institution « avec les acteurs » avant les arbitrages. La réflexion est commune avec les parents d'élèves. C'est encore mieux.
Il faudra encore attendre une dizaine de jours pour qu'un cadre national soit fixé. Probablement des petits groupes d'élèves sur les consignes des autorités sanitaires. Il serait question d'un système mixte entre la présence à l’école et la continuité à la maison (autonomie).
L'Education nationale réfléchit et paraît-il « en consultant ». C'est un bon début.
Le maître-mot est de « ne pas mettre en danger ni les enfants ni les enseignants » selon la Rectrice. Tous les locaux doivent être nettoyés, plus encore que pendant la période ordinaire. Une réflexion est menée avec les collectivités et les partenaires de l'Education nationale sur la mise en place des transports et l’organisation des cantines.
Une « autorisation des autorités sanitaires » sera nécessaire pour l'ouverture des établissements scolaires.
Les collectivités territoriales locales ont la responsabilité des conditions matérielles de l'accueil. Un protocole sera construit au niveau national. Dialogue avec les élus. Un comité de suivi académique sera mis en place au Rectorat. Les directeurs et chefs d’établissements pourront faire remonter les difficultés rencontrées en terme de propreté, sécurité…
« Progressivement », tous les établissements et tous les niveaux vont à partir du 11 mai rouvrir. L'accueil ne concernera pas tous les enfants au départ. L'Education nationale accueillerait d'abord les écoliers, puis les collégiens et les lycéens.
Il sera mis en place une pré-rentrée pour les enseignants. Les établissements ne fonctionneront plus comme avant le confinement.
Une des priorités sera l’accueil et l’écoute des enfants pour qu’ils puissent exprimer leur vécu, leur angoisse éventuelle pendant le confinement. Assistantes sociales, infirmières et psychologues seront sur le pont.
« L'école est obligatoire » rappelle la Rectrice si elle peut accueillir les enfants dans les conditions de sécurité requises. Il n'est pas prévu un choix entre des élèves devant retourner à l'école et d'autres pas. Seule une réflexion sur les priorités est conduite (CP/CE1 ? zone rurale ? éducation prioritaire ? CAP ? des départements plus que d'autres selon les chiffres sanitaires ?...).
De nombreux parents d'élèves pensent que la reprise ne pourra pas se faire dans des bonnes conditions à partir du 11 mai. Pour ces parents, il serait « illusoire » de penser que toutes les conditions sanitaires seront réunies à la date du 11 mai.
Il faut ajouter que le respect des conditions de sécurité pose des questions annexes qui dépassent la prépararation des établissements : il faudra éduquer et s'habituer à des gestes différents.
Des incertitudes, des craintes, mais des perspectives.
Les inégalités se creusent entre les élèves. Il faut s'occuper des enfants selon le vécu de chacun. Pour l'heure, il n'y a que « des pistes ». Ce dont nous sommes certains est que l'école après le 11 mai 2020 ne sera plus vraiment « l'école » telle que nous la connaissions. Même la rentrée 2020-2021 ne sera probablement pas une rentrée ordinaire.
La réouverture des internats dans les conditions actuelles n'est pas possible à ce jour. Aucune réflexion n’a été menée à ce jour sur ce sujet.
Une fois le cadre national fixé, des décisions locales seront prises (exemple : transports scolaires non adaptés ; ou les conditions sanitaires d'une région de France) sur la possibilité d'ouverture de chaque (« chaque ») établissement scolaire.
Les informations arriveront en temps et en heure de la part de l'Institution.
Des parents satisfaits par cette reprise le 11 mai ? Oui, pour retrouver une « vie normale ». Mais la satisfaction est troublée par des inquiétudes.
Des initiatives se multiplient en défaveur du début du déconfinement des élèves à partir du 11 mai 2020.
La FCPE nationale a décrit ses exigences quant à l'après 11 mai en indiquant : « Sans tests en nombre suffisant, sans masques chirurgicaux en nombre suffisant (permettant par exemple d'être distribués aux enfants, ne serait-ce qu'à partir du collège), la seule façon de limiter la contagion est d'appliquer les gestes barrière ». Les établissements et l'Etat et les collectivités territoriales seront-ils prêts ? Nous savons qu'en matière d'hygiène, les établissements scolaires partent de bien bas.
Nous, FCPE de la Savoie, nous sommes présents si vous vous posez des questions. Nous veillerons si la reprise devait se faire à partir du 11 mai 2020 que nos enfants et le personnel les accueillant soient en parfaite sécurité.
Christophe GROS, Président de la FCPE de la Savoie
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