
Constats, remerciements, perspectives et contributions de la FCPE nationale relayéee par la FCPE de la Savoie
Une fin d'année sans kermesse ou fête de l'école, une orientation moins éclairée, des examens encore dans l'incertitude côté lycée, une continuité pédagogique toujours compliquée, une assiduité demandée difficile pour un grand nombre d'enfants et de jeunes et une population inquiète sur la reprise, eu égard notamment aux possibilités qui s'offrent à eux, tant en terme financiers que sur les conditions sanitaires et d'accueil de leurs enfants. Voilà ce qui nous occupe et nous préoccupe pour cette fin d'année scolaire 2020. Nous ne nous y étions pas attendu.
Les protocoles présentent le cadre des conditions sanitaires à mettre en œuvre pour l'adapter à la réalité de chaque établissement. Des établissements n'ouvriraient pas ou seraient fermés si le protocole ne peut pas être suivi.Ce protocole s'associe aux mesures prises comme la progressivité territoriale et pourra être évalué et réajusté pendant le mois de mai. Les collèges en zone verte (entendons les départements dans lesquels le virus est considéré comme circulant moins) pourront rouvrir à partir du 18 mai 2020 et accueillir les 6ème et 5ème. Les décisions d'ouverture des lycées se feront à la fin du mois de mai. Comme l'a précisé le Ministre de l'Education nationale le 7 mai dernier lors de son allocution conjointe avec le Premier Ministre et d'autres ministres, les élèves de GS, CP et CM2 constituent le public privilégié des écoles primaires avec les publics prioritaires (les élèves porteurs d'un handicap, les enfants des soignants ou indispensables à la reprise, les élèves décrocheurs ou en voie de décrochage) ; il y aura dans une salle de classe pour ces niveaux au plus 10 élèves en maternelle et 15 dans l'élémentaire (= à partir du CP). Pour les ouvertures des établissements de primaire (maternelle et élémentaire), l'Institution est devenue souple sur la date de réouverture : « à partir » du 11 mai selon au cas par cas la réunion des conditions organisationnelles et sanitaires requises. La « reprise » du 11 mai 2020 annoncée pour l'Education nationale l'est surtout pour les professeurs qui feront ce jour leur prérentrée. Les élèves ne seront accueillis réellement qu'à partir du 12 mai au mieux, la date du 11 mai étant surtout la date retenue pour le début du déconfinement du pays. Le Ministre le 7 mai a justifié la reprise des élèves : « tous les enfants ne bénéficient pas de la même façon de l'enseignement à distance » : c'est juste et inévitable, malgré tous les efforts réalisés par la majorité des professeurs dans le cadre de la continuité pédagogique. L'objectif du Gouvernement est que « tous les enfants puissent passer par l'école » avant septembre 2020 afin de créer une alternance entre présentiel et enseignement à distance. Et si le choix est laissé à la famille de mettre son enfant à l'école, par le volontariat, l'instruction reste obligatoire, par l'enseignement à distance. Le fil conducteur des apprentissages sera de « consolider les savoirs ». Au total, selon le Ministre, ce sera environ 1 million d'élèves, 130 000 professeurs et 12 000 personnels médicaux et sociaux qui seront concernés par la « reprise ». Les professeurs qui devront demeurer chez eux assureront l'enseignement à distance. Par la force des choses et notamment les contraintes de distanciation physique, toute la population enfantine ne pourra pas reprendre le chemin de l'école ou de la vie en collectivité.
Dans le contexte que nous subissons, la rentrée scolaire 2020-2021 est une nouvelle inconnue. Les réponses aux enjeux que nous connaissons devront s'inscrire dans la durée.
La FCPE, à l'échelle d'une école ou d'un établissement, d'une commune, d'un département ou d'une région est engagée auprès des parents, des élèves, des équipes éducatives, des institutions et des élus des collectivités pour défendre l'intérêt de l'enfant, dans la vie quotidienne, dans la continuité pédagogique comme dans la reprise. Dans ce contexte, nous avons à porter une parole non culpabilisante et non stigmatisante des choix et contraintes de chacun et chacune. Nous avons à défendre le rôle des parents dans la continuité pédagogique, dans le retour à l'école, la réussite et le bien-être de nos enfants dans les apprentissages, dans la défense de leurs droits. Nous regrettons que les parents ne soient pas systématiquement associés et pourtant c'est bien toute la communauté éducative qui doit s'organiser.
La FCPE nationale a participé à des réunions avec le Ministre au sujet de la réouverture des établissements scolaires. La FCPE de la Savoie a été invitée à des conférences téléphoniques avec le Rectorat de l'académie de Grenoble et l'Inspection académique de la Savoie. Les représentants FCPE au sein des établissements scolaires ont été conviés à la mise en œuvre in situ des protocoles sanitaires nationaux.
La FCPE appréciera, via les parents présents dans les conseils d'école et les conseils d'administration, être associée démocratiquement aux décisions de réouverture des écoles et collèges et de l'accompagnement des élèves qui resteront chez eux. de a posé plusieurs sujets. Il existe malheureusement encore des établissements, des collectivités ou des départements où il est très difficile de travailler collectivement, comme à l'échelle départementale, académique ou encore nationale. Et la seule consultation ou information des parents ne suffit pas : c'est se priver d'idées, de solidarité comme de dialogue.
A l'heure qu'il est, des questions sont prégnantes.
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Pour les troisièmes, la question de l'accompagnement dans l'orientation et de l'affectation, pour les premières ;
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Dans le cycle terminal, les commissions d'harmonisation, les tenues de jurys, les redoublements possibles ;
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Pour les premières, la question de l'épreuve orale de français, sa préparation comme son annulation, les E3C1 non tenues ou les zéros donnés aux élèves, le choix des spécialités ;
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Pour les terminales, l'organisation des rattrapages, les délais raccourcis de Parcoursup et l'accompagnement possible dans la période, les aménagements nécessaires des baccalauréats de la voie professionnelle si les ateliers ou les PFMP ne peuvent se tenir ;
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La tenue dématérialisée ou non des conseils de classe avec toutes les parties prenantes ;
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L'assiduité dans la continuité pédagogique ;
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L'accompagnement des élèves à besoins éducatif particuliers ;
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La co-construction nécessaire de la rentrée prochaine et des aménagements possibles de l'année.
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L'urgence d'un plan national sur la question des sanitaires et plus largement du bâti scolaire.
Etre présent plus que jamais et militer. Le CDPE 73 (= FCPE de la Savoie) et vous.